La Chambre d’accusation de la Cour d’appel, réunie le 14 février, a rendu sa décision le 28 février dernier. Elle a fait voler en éclats le «non-lieu» accordé par le juge d’instruction, en juillet 2018, au richissime homme d’affaires Inoussa Kanazoé. Il existe, bel et bien, «charges suffisantes des chefs de complicité de blanchiment de capitaux et de complicité de faux en écriture de commerce à son égard». Et ce n’est pas tout.
La Chambre, «statuant contradictoirement en matière criminelle et en dernier ressort», a prononcé «la mise en accusation de Kanazoé Inoussa (Administrateur général de CIMFASO, NDLR), Kaboré Inoussa (DG au moment des faits), Tapsoba Poco, Kaboré Seydou, Ilboudo Vincent et Kaboré T. Hermann». Les renvoyant ainsi «devant la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou pour y être jugés conformément à la loi». Les juges de la Chambre d’accusation ont également «décerné, à l’encontre de chacun d’eux, une ordonnance de prise de corps». On attend donc de voir la suite.
L’homme d’affaires s’était prévalu du «non-lieu» qui lui avait été accordé, en juillet 2018, pour accuser notre Journal qui a révélé, en 2017, le contenu du rapport d’expertise sur la gestion de la Cimenterie du Faso (CIMFASO), de «dénonciation calomnieuse». Lui et ses «acolytes» avaient saisi la Justice et avaient réclamé que le Journal leur verse, à titre de dommages et intérêts, sept milliards trois cent millions (7 300 000 000) de francs CFA. Mais l’affaire dans laquelle il pataugeait, suite aux révélations faites par notre Journal, était loin d’être bouclée du fait du double degré de juridiction en matière criminelle.
Nous attendons toujours la programmation du procès intenté par l’homme d’affaires contre le Journal. Sa plainte était basée sur le «non-lieu» qui lui avait été accordé en 2018. Affaire à suivre.
La Rédaction