Le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) a commencé à dérouler ses activités en février 2020. Depuis dix mois donc, le PRISE développe des initiatives sur le terrain. Des populations des villes, communes et villages du pays reçoivent des écoles, des centres de santé et de promotion sociale (CSPS), des forages et/ou des ouvrages de franchissement réalisés par le Programme. Mais au regard de l’immensité des besoins, le satisfécit des populations est rapidement dissimulé dans d’autres difficultés autour desquelles elles espèrent une intervention du gouvernement.
Le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) fait des heureux dans plusieurs localités du Burkina Faso. Des populations qui, jadis, avaient des difficultés en matière d’accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’eau potable sont aujourd’hui soulagées. L’Exécutif burkinabè a mis en œuvre, depuis février 2020, le PRISE, chargé de réaliser des infrastructures sanitaires, éducatives, hydrauliques et des ouvrages de franchissement dans plusieurs régions du pays.
Logé au ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, ce Programme a permis aux habitants de villes, villages et communes de pousser enfin un sourire. Et ce, grâce aux nombreuses infrastructures dont elles bénéficient depuis le premier trimestre de l’année en 2020.
Rude bataille contre les écoles sous paillote
L’offre éducative au Burkina Faso n’est toujours pas satisfaisante. Les populations, lasses d’attendre les promesses interminables des politiques sur le plan éducatif, se sont résolues à construire des classes sous paillote, afin de donner la chance à leurs enfants d’aller à l’école. Ces écoles sous paillote sont nombreuses dans le pays.
Le PRISE, dans sa stratégie, a décidé de construire des complexes scolaires dans les localités à écoles sous paillote et dans les zones à fort taux d’effectif. Ainsi, les villages de Botou et Kouakalé (dans la commune de Bobo-Dioulasso), Lanfiera-Missidougou et Lerasso (Bobo), Bisserké (dans le Ioba, sud-ouest), Noberé (dans la Bougouriba), le quartier Ouezzinville à Bobo-Dioulasso (Ecole E), etc. bénéficient, chacun, d’un bloc pédagogique de trois classes, avec bureau et magasin, plus des toilettes pour enseignants et élèves. Cela contribue à la réduction des écoles sous paillote dans ces zones ou à réduire les effectifs dans les classes. En gros, les infrastructures du PRISE permettent ainsi, d’améliorer les conditions d’apprentissage des élèves et de travail des enseignants. Sur le volet «Amélioration de l’offre de l’éducation», le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques est à un taux d’exécution de 91,75% pour les entreprises du deuxième groupe.
Mais en ce qui concerne les complexes scolaires de Wizine et de Kpomane, tous deux situés dans le Sud-Ouest du pays, ils ne sont pas encore terminés. Au 31 octobre 2020, le taux de réalisation de ces deux ouvrages éducatifs était de 42,68%. Les élèves de ces établissements scolaires vont devoir patienter.
Les complexes scolaires de Bomboré V1, de Tamana V1 et de Bokin dans le Plateau central, celui de Péni D (dans les Hauts-Bassins) et de Béguedo au Centre-Est sont dans la même situation. Ces cinq écoles ne sont pas encore achevées. Il reste la «finition», comme le disent les techniciens. Le taux de réalisation des travaux est au-delà de 80%.
Pour cette année 2020 (au mois de novembre), au total 40 complexes scolaires ont été construits dans des localités de douze régions du pays. Deux autres écoles sont en cours de réalisation.
Le bilan, au plan sanitaire, est de 20 Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) réalisés sur les 25 programmés. Au nombre des CSPS réalisés, l’on peut citer, entre autres, ceux de Ton, Fara (dans les Balé), Soubeira (Samnatenga), Bilbalé (dans le Ioba), etc. Certains sont déjà équipés en matériels médicaux.
Par contre, l’état d’avancement des CSPS de Fofara dans les Hauts Bassins et de Niarba au Centre-Est n’est pas satisfaisant. Le premier centre de santé est à un niveau d’exécution de 32,85%, selon l’évaluation faite en fin octobre 2020. Celui de Niarba présente un taux de 15,84% sur la même période.
De l’eau potable et des routes
Le PRISE a réalisé 50 forages de février à octobre 2020. Mais ici, la moisson semble maigre. Le taux de réalisation est moyen puisque le nombre de forages attendu est de 100 dans le pays. D’autres grands projets du Programme sont en cours, mais avec un faible taux d’exécution sur le terrain. Il s’agit des travaux d’aménagement d’une retenue d’eau dans le Centre-Nord, la réalisation de huit forages dans la région du Plateau central, des travaux de réalisation de douze (12) forages positifs, dont deux dans la région du Centre-Est, trois au Nord, deux au Centre-Nord, un au Centre et au Plateau central, deux au Sud-Ouest et un au Centre-Ouest. Le taux d’exécution de ces travaux est très faible (5,75%).
Des travaux de réalisation de dix forages positifs sont également en cours dans la région de la Boucle du Mouhoun. Le taux d’exécution pour la réalisation de ces dix forages dans cette partie du pays est de 23%.
Les réalisations ne s’arrêtent pas là. Le PRISE prend en charge les difficultés de déplacement des populations. Il a réalisé 19 ouvrages de franchissement dans des localités comme Dalo (Sapouy), Koutoumtenga (dans le Sanmatenga) et plusieurs autres dans la partie Est du pays.
Des bâtiments administratifs ont aussi été construits dans d’autres localités comme la commune de Fara, province des Balé dans la Boucle du Mouhoun. En effet, un bâtiment administratif a été construit par le PRISE au commissariat de police du village. Le joyau a déjà été réceptionné.
Sur le point de l’amélioration du réseau routier, le programme est en train de réaliser 4 dalots et 15 radiers pour faciliter les déplacements des populations. Et selon les derniers chiffres, les travaux avancent sur le terrain. Le taux d’exécution est de 82%. Certains de ces ouvrages de franchissement connaissent cependant un retard d’exécution. C’est le cas de l’ouvrage de franchissement de Fara dans la province des Balé. Cet ouvrage est à un taux d’exécution de seulement 10%.
Toujours dans le registre des ouvrages de franchissement, quatre ont été réceptionnés dans quatre régions. Il s’agit des ouvrages de franchissement de Koubri dans la région du Centre, ceux de Boussouma dans la région du Centre-Nord, Dalo dans le Ziro, région du Centre-Ouest et de Bosoali à l’Est du pays.
Une route de 10 kilomètres a été réhabilitée dans la région de l’Est par le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques.
Sanctionner les brebis galeuses et les incompétents
Ces infrastructures ont été réalisées par 55 entreprises, petites et moyennes, pilotées par de jeunes burkinabè. Une manière pour le Programme de promouvoir l’expertise nationale.
Malgré cette faveur, des entreprises déçoivent sur le terrain. Si les chantiers de certaines entreprises témoignent de leur paresse, d’autres sont simplement incompétentes ou de simples aventuriers qui se sont lancés dans l’entreprenariat pour se faire plein les poches. Pourtant, il s’agit d’infrastructures d’une grande utilité sociale pour les populations. C’est pourquoi les entreprises qui ne «mouillent pas le maillot» doivent simplement être rayées de la liste du PRISE pour incompétence et paresse notoires.
Les responsables du Programme doivent s’assumer sur ce point et «chasser» les brebis galeuses qui ont pris l’argent du contribuable, qui n’exécutent pas convenablement les travaux sur le terrain et qui se baladent tranquillement à Ouagadougou.
Par Ham SANGARE