Fada
N’Gourma, la “Cité de Yendabili” est l’une des villes bénéficiaires du Projet
d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR). Ce projet,
initié par le gouvernement burkinabè en 2021 en partenariat avec la Banque
mondiale, s’étend sur une période de cinq ans (2021-2025). À Fada N’Gourma, les
investissements prévus d’ici la fin du projet s’élèvent à plus de 30 milliards
de francs CFA. Contre près de 60 milliards de francs pour la région de l’Est.
L’un des objectifs de ce projet est l’“amélioration de la connectivité physique
et virtuelle et la résilience urbaine”. Dans ce cadre, il a permis la
construction de 47 km de caniveaux d’assainissement au profit des
populations.
Selon
les responsables du projet, ces investissements visent à “lever les contraintes
au développement local d’une part, et d’autre part, à corriger le sentiment
d’abandon ressenti dans la région”. En accordant notamment une attention
particulière aux besoins exprimés par la population. Ils participent également
au renforcement de la résilience des personnes déplacées internes et des
populations hôtes. Cela dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire.
Parmi les infrastructures routières et d’assainissement, on note, entre autres, la construction de 47 km de caniveaux. Mais également le bitumage de 29 km de voiries.
À
terme, le PUDTR devrait permettre la construction et la réhabilitation de 95 km
de pistes dans cette ville. Des ouvrages de franchissement ont été aussi
réalisés. De même que 24 km de rues éclairées avec des lampadaires.
Ces
infrastructures interviennent dans un contexte marqué par les déplacements
internes de populations fuyant les attaques terroristes à destination de la
capitale de la région de l’Est.
“La
ville de Fada N’Gourma est l’une des villes où le projet concentre ses
interventions. Car, avec l’arrivée des Personnes déplacées internes (PDI), la
population a pratiquement doublé. Passant de plus de 100 mille habitants à plus
de 200 mille habitants”, explique Zwadéyi Martial Wilfried Bona Bassolé,
coordinateur du projet.
Le
gouvernement devrait donc, dit-il, intervenir pour aider à renforcer la
résilience des populations. Et il ajoute ceci : il s’agit d’un projet
multisectoriel couvrant pratiquement tous les secteurs de développement. Avec
pour philosophie, la levée de tous les obstacles au développement.
Ces infrastructures routières et
d’assainissement sont saluées, à leur juste valeur, par la population. Le
secteur 3 par exemple est une zone inondable. La construction des caniveaux
permet de drainer désormais les eaux vers le barrage.
“Avant, la boue nous dérangeait beaucoup ici. Aujourd’hui, nous sommes soulagés. Nous sommes très heureux”, se réjouit Aminata Gnanga, une habitante du secteur 3 de Fada N’Gourma.
Aminata Gnanga
Même son de cloche chez Issa
Ouédraogo, un autre habitant de ce secteur. “Franchement, les eaux nous
embêtaient. Nous en avons beaucoup souffert. Il y a quelques années, nous avons
subi une inondation”, a-t-il confié.
Ce chauffeur à la retraite ne
cache pas sa joie, lui qui se souvient des dommages subis par les riverains du
fait des inondations dans ce secteur. Du fait notamment d’un manque de
caniveaux pour drainer les eaux de pluie. Beaucoup de bâtiments se sont écroulés,
déplore-t-il. Il exprime ainsi sa reconnaissance aux initiateurs du projet.
Le PUDTR a également lancé, dans cette ville, la construction d’un centre d’écoute et de transit pour les victimes des violences basées sur le genre au profit de la direction régionale de l’Action sociale.
Mais également la construction d’un centre d’éveil pour
les enfants. Une salle polyvalente est également en cours de réalisation. D’une
capacité de de 1000 places, ce joyau, à terme, devrait permettre d’accueillir
divers événements.