L’accès aux infrastructures
socio-économiques de base constitue un parcours du combattant dans certaines
localités du “Pays des hommes intègres”. Cette situation a été exacerbée par la
crise sécuritaire que vit le pays depuis 2015. Ainsi, le gouvernement a initié
en 2021, avec l’appui de la Banque mondiale, le Projet d’urgence de
développement territorial et de résilience (PUDTR). Objectif affiché :
Faciliter l’accès des populations des zones ciblées aux services sociaux
essentiels et aux infrastructures. Ce projet s’étend sur cinq ans (2021-2025).
Dans la région de l’Est par exemple, des écoles ont vu leurs capacités
renforcées grâce à la construction de nouvelles salles de classes. Ces
infrastructures constituent sans doute une opportunité pour les tout-petits.
Notre reporter est allé constater la réalité sur le terrain. Nous vous
proposerons, dans nos prochaines éditions, une série d’articles. En attendant,
cap sur les écoles Bolontou A, Bolontou B et Litiayenli.
Trois salles
de classes, des latrines, un magasin, un bureau pour le Directeur. Mais
également des tables-bancs et des tableaux. Ce sont, entre autres, les
infrastructures réalisées par le PUDTR au profit de l’école primaire publique
Bolontou A.
Cette école, située dans la commune de Tibga (province du Gourma) a également bénéficié d’un système solaire. Son directeur, Joël Soubeïga, ne cache pas sa joie. “Nous sommes très satisfaits. Vu les effectifs de notre école, les anciens bâtiments ne permettaient pas de répondre au besoin de salles. Les réalisations du PUDTR sont pour nous un soulagement”, a-t-il indiqué. En plus de l’aspect utilitaire, il estime que les infrastructures sont bien réalisées. “Les salles sont aérées. Cela est confortable”, a-t-il expliqué.
Joël Soubeïga
Non
loin de là, se trouve l’école Bolontou B. Là également, le PUDTR a permis la
construction de trois salles de classes, un hall, un magasin, un bureau pour le
Directeur, des latrines et des équipements solaires. Cela afin de permettre aux
élèves d’avoir accès à l’électricité pour étudier.
Avant
la construction des salles par le PUDTR, l’école avait des difficultés pour
recevoir tous ses élèves sur son site. Elle avait alors sollicité une salle
auprès de la mission catholique pour accueillir certains élèves.
“Ce
joyau vient à point nommé. Nous en avions besoin. Aujourd’hui, nous pouvons
accueillir tous les élèves sur le même site. Ces infrastructures permettent
également de mettre les élèves dans de bonnes conditions d’étude”, confie
Hymani Lankoandé, Directeur de l’école Bolontou B.
Hymani Lankoandé
Les infrastructures réalisées
par le PUDTR prennent en compte la situation des personnes vivant avec un
handicap. Ainsi, des latrines spécifiques ont été réalisées pour ces derniers.
Des garde-corps métalliques ont également été réalisés pour faciliter l’accès
aux salles par les personnes à mobilité réduite. Le Directeur nourrit
l’ambition de voir les réalisations du PUDTR s’étendre sur plusieurs localités
de la région.
Ce sont, au total, huit écoles
qui ont bénéficié des infrastructures du PUDTR dans la commune de Tibga. Pour
des raisons sécuritaires, nous n’avons pas été en mesure de visiter tous les
sites. Des postes d’eau autonomes ont été également construits au profit des
élèves et des populations.
Litiayenli attend impatiemment ses
infrastructures scolaires
Si les écoles de Bolontou A et B
profitent déjà des infrastructures réalisées par le PUDTR, celle de Litiayenli,
dans la commune de Diapangou (Gourma) devra encore attendre.
Et pour
cause, le contrat entre le PUDTR et l’entreprise chargée des travaux a été
résilié.
“Nous
sommes rigoureux sur la qualité des réalisations et le respect des délais.
Aucune raison ne tient pour expliquer le retard des travaux”, explique Jacob
Guiguemdé, ingénieur en génie civil, assistant en infrastructures au PUDTR.
Le
marché concernant la construction d’infrastructures au profit de l’école
primaire de Litiayenli a été attribué en novembre 2022. “Mais jusqu’à fin 2023,
les travaux n’avaient pas été achevés”.
Jacob Guiguemdé
Le
PUDTR dit également avoir remarqué des fissures à certains endroits. Ainsi,
trois lettres d’avertissement ont été adressées à l’entreprise. “Sans réponse
valable”. C’est ainsi que le PUDTR a procédé à la résiliation du contrat.
Selon
les responsables du PUDTR, ce chantier sera attribué à une autre entreprise
après évaluation des travaux déjà effectués et ceux restants.
Le
PUDTR lance par ailleurs un appel aux populations des localités concernées par
les travaux de réalisations d’infrastructures.
Elles sont invitées à faire un “suivi citoyen” afin que les travaux puissent être “bien réalisés et dans les délais requis”.