De nombreuses populations sont en difficulté du
fait de la situation sécuritaire. Le Programme de réalisation des
infrastructures socio-économiques (PRISE), une initiative du gouvernement
burkinabè, déploie ses énergies pour leur apporter des signes d’espoir, de
meilleures conditions de vie. Plusieurs infrastructures ont ainsi été
construites. Des centres de santé et de promotion sociales (CSPS), des écoles,
des points d’eaux adaptés… Des actions bien appréciées par les bénéficiaires.
Notre reporter s’est rendu sur le terrain pour constater la réalité. Nous vous
proposons, à ce sujet, une série de reportages.
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Réalisation d’infrastructures par le PRISE dans le Centre-Nord : “C'est de la qualité et cela donne envie de travailler” (Médecin-chef du district de Boussouma)
Dr Wendkouni Denise Moyenga
Le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) fait parler de lui à Boussouma, dans la province du Sanmatenga. Il a permis la réalisation d'infrastructures sanitaires. Notamment à Singué, village situé à une quarantaine de kilomètres de Kaya, la capitale du Centre-Nord. Ici, un Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) a été inauguré le 11 janvier dernier. L'infrastructure constitue un ouf de soulagement pour les populations qui devaient, jusque-là, parcourir une dizaine de kilomètres pour accéder à un centre de santé. Les agents de santé de la localité apprécient également cette réalisation. A l'image du médecin-chef du district sanitaire de Boussouma, Dr Wendkouni Denise Moyenga. Ce médecin estime que la qualité de l'infrastructure constitue une source de motivation dans le travail des agents de santé.
Le CSPS de Singué est composé, entre autres, d'un dispensaire, d’une maternité et de logements pour le personnel soignant. Mais également d’un dépôt pharmaceutique, une fontaine alimentée par un château d'eau, un système solaire photovoltaïque.
@LK
Il est
équipé et fonctionnel depuis le 11 janvier 2024.
“Nous avons été édifiés par l'exécution des travaux. Le jour de l'installation des agents, nous avons fait le tour des bâtiments et visité le matériel. C’est un bon cadre. Cela donne envie de travailler”, déclare Dr Wendkouni Denise Moyenga.
@LK
Elle ne tarit pas d'éloges concernant les infrastructures du PRISE.
“Nous sommes très satisfaits parce que je sais que là où le PRISE passe, on
sait que c'est un travail de qualité qui est mené, contrairement à d'autres
réalisations qu'on voit sur le terrain. On ne peut que les encourager. Lorsque
la réalisation des infrastructures sanitaires est faite avec de l'art, cela
donne envie de travailler, ça donne envie de fréquenter le centre de santé”,
affirme-t-elle.
Et elle ajoute que cela
contribue à atteindre l’objectif du ministère de la Santé qui est de fournir
des soins de qualité et de proximité à la population.
Elle apprécie aussi la
méthode de travail du PRISE. Notamment le service de suivi-contrôle car,
dit-elle, construire des infrastructures et poursuivre le suivi, même après la
réception officielle, il n'y a rien de tel.
Dr Wendkouni Denise Moyenga a cependant des doléances.
Elle plaide pour la réfection de certains CSPS de sa zone dont les murs
sont fissurés.
“Vu l'ancienneté des
bâtiments, certains n'arrivent plus à tenir. On se demande même si à la saison
de pluie prochaine, ces bâtiments seront toujours en bon état. Dans certains
CSPS, des bâtiments nécessitent d'être reconstruits. Pour d'autres, il faut des
réfections”, indique-t-elle. C'est le cas, dit-elle, du CSPS de Pissiga dans le
département de Ziga.
Elle préconise de faire le
point de la situation, l'état des lieux des bâtiments, photos à l'appui afin de
permettre à la hiérarchie de prendre des décisions rapides et venir ainsi en
aide aux agents de santé ainsi qu'aux populations. Elle nous présente d'ailleurs
des photos prises à l'aide d'un téléphone, concernant notamment des bâtiments
délabrés qui nécessitent réhabilitation à certains endroits. A certains
niveaux, la construction de nouveaux bâtiments est nécessaire. Et il importe de
le faire sans tarder.
“Si tous les CSPS qui sont dans des difficultés pareilles peuvent être réhabilités, il y aura une meilleure fréquentation de ce centre de santé ”, préconise-t-elle.
Actions de grâce à Singué
Si à Pissiga, les habitants doivent attendre que les doléances du chef de district aient une réponse favorable, à Singué, les populations profitent de leurs nouvelles infrastructures.
@LK
Pascal Dakissaga est le major du CSPS de Singué, localité située à 40 km
de Kaya, dans le Sanmatenga. Selon cet infirmier, le CSPS a les capacités
requises pour répondre au besoin des populations.
“Ce centre de santé a une bonne capacité d'accueil. Nous avons une
population de plus de 2 500 personnes, et nous avons du matériel qui nous
permet de prendre en charge les malades”, affirme-t-il.
Il apprécie également la qualité du matériel de travail. “Nous sommes très fiers parce que le matériel de travail que nous avons reçu ici nous permet de dire que ce CSPS est comparable à un Centre médical (CM). Franchement, c'est très bien, parce qu'on a eu du matériel vraiment de pointe”, se réjouit-il.
Pascal Dakissaga
Même son de cloche du côté de certains habitants que nous avons trouvés
sur place.
“Ce CSPS nous aide beaucoup. Aujourd'hui, nous n'avons plus besoin
d'aller à Korsimoro pour nous soigner. Vous voyez ces dames assises? C'est
parce qu'une femme en travail est actuellement prise en charge ici. Avant, il
fallait d'abord se rendre à Korsimoro pour chercher de l'essence pour une ou
deux motos afin de la transporter dans un centre de santé. La construction de
ce CSPS a raccourci notre chemin. Ce CSPS nous rend donc beaucoup service”,
déclare Pogsada Sawadogo, membre du comité villageois de développement (CVD) de
Singué.
Selon Souleymane Sawadogo, un autre habitant de Singué, il s'agit
de la meilleure infrastructure sanitaire de la zone.
Avant la construction de ce CSPS, les populations parcouraient une
dizaine de kilomètres pour rejoindre le centre de santé le plus
proche.
“Ce CSPS est d'une importance capitale pour nous parce qu'aujourd'hui, les femmes peuvent donner vie ici; nous pouvons bénéficier de soins de santé sur place. En saison de pluie, il n'était pas possible d'accéder à un centre de santé. Plusieurs femmes ont accouché à domicile à cause de cela. Non seulement le terrain est glissant, mais il est difficile de franchir le bas-fond. Plusieurs dames ont donné vie dans le bas-fond parce qu'elles n'ont pas pu le traverser. Nous avons beaucoup souffert dans cette situation. Le CSPS constitue aujourd'hui un soulagement”, se réjouit Talato Ouédraogo.
@LK
Les habitants de Singué, tout comme les responsables de ce CSPS, ont
cependant une doléance. En effet, le CSPS est susceptible d'être inondé du fait
du ruissellement d'eau qui traverse la cour. Cela a été constaté lors des
premières pluies cette année. Ce jour-là, nous dit Pascal Dakissaga, l'accès au
centre de santé a été difficile.
“L'eau a failli nous envahir”, relate-t-il. Il plaide ainsi pour que des
canalisations d'eau soient creusées afin de faciliter le mouvement des eaux de
pluie. Et permettre aux populations de profiter pleinement des infrastructures
réalisées. Le PRISE est ainsi appelé à contribution.
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Région du Centre-Nord : Le PRISE réalise des forages au profit des déplacés internes de Kaya
Depuis 2015, le Burkina Faso fait face au terrorisme. Cette crise a entraîné un déplacement de populations. À la date du 31 mars 2023, le pays enregistrait 2 062 534 Personnes déplacées (PDI) selon le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR). Ces populations, obligées de fuir leurs villages d'origine du fait des attaques terroristes, font face à de nombreux défis dans leurs localités d'accueil. L'accès à une eau potable relève, à certains endroits, d’un parcours du combattant. À Kaya, dans la région du Centre-Nord, le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) s'est donné pour mission de fournir ce liquide précieux aux populations en réalisant des points d'eau dotés de pompes à eau.
@LK
Kaya, la “Cité des cuirs et peaux”, fait partie des grands centres
d'accueil de déplacés. La province du Sanmatenga est en effet en tête des
provinces d'accueil avec 16,27% des PDI. La ville de Kaya, elle, figure dans le
top 5 des communes d'accueil, classée 3e, avec 6,03% du nombre total de
personnes déplacées, selon le CONASUR.
Ici, les responsables du
PRISE sont en ordre de bataille pour réduire les besoins en eau. Ce programme a
réalisé des pompes à eau dans plusieurs secteurs de la ville.
Au secteur 6 par exemple, la construction de la pompe par le PRISE a été
un ouf de soulagement pour les populations.
“Nous allions chercher l'eau à des kilomètres d'ici. Nous remercions énormément le PRISE. Ce forage nous est d'une importance capitale”, indique le Chef de Souné, habitant de ce quartier.
Le Chef de Souné plaide pour un autre forage
Il estime à 7000 personnes, les bénéficiaires de l'infrastructure.
“Ce forage est permanemment
sollicité. Nous avons eu la chance d'avoir une bonne nappe d'eau ici. Sinon, la
plupart des autres pompes dans ce quartier ne fonctionnent pas ”, a-t-il
relevé.
Il y a eu, dit-il, par le
passé, plusieurs tentatives de réalisation de forages par d'autres structures.
Sans succès. Ce forage, réalisé par le PRISE, constitue une précieuse ressource
pour les populations environnantes. Toutefois, relève le Chef, la demande
dépasse largement l'offre. Il plaide donc auprès du PRISE pour la réalisation
d'autres forages dans ce quartier au profit des populations.
Yvette Ouédraogo, étudiante,
réside dans ce secteur. Ce soir-là, elle est là pour puiser de l'eau.
Avant la réalisation de ce forage, la jeune dame parcourait plus de deux kilomètres pour s'approvisionner en eau.
Cette pompe constitue également un abreuvoir pour les animaux
“Ce forage nous a beaucoup aidés. Il y avait un problème
d'approvisionnement en eau dans le quartier. Il y a un château d'eau mais il ne
fonctionne pas”, confie-t-elle. La demande est forte, insiste-t-elle. Il faut
donc y passer des heures pour avoir de l'eau. Elle plaide également pour la
réalisation d'un autre point d'eau dans ce secteur.
Le PRISE a aussi réalisé une pompe à eau au secteur 4. Là, au-delà de son usage basique, l'eau de la pompe est utilisée pour un jardin.
@LK
Cette pompe est permanemment en activité, confie l'un des riverains,
Adama Sawadogo.
“Si elle démarre à 5h du
matin, elle est sollicitée. Il faut attendre 22h pour que la pression baisse,
empêchant l'eau de couler”, affirme-t-il.
Sebgo Noelie, elle, met
l'accent sur les opportunités d'activités génératrices de revenus offertes par
cette pompe. L'eau du forage est utilisée pour arroser les plantes d’un jardin
non loin de là. Et cela génère des ressources. “Nous n'avons plus besoin
d'acheter des légumes”, confie-t-elle.
Les durs moments où elle
était obligée de se rendre à 3h du matin au point d'eau pour s'aligner dans
l'espoir d'obtenir ce liquide précieux, relèvent désormais du
passé.
Le secteur 5 de Kaya a
également bénéficié d'un forage réalisé par le PRISE.
Les déplacements de populations des zones rurales vers les centres urbains ont augmenté le besoin en eau, selon le chef de Tibèga.
@LK
La construction de cette pompe a permis d'alléger, dit-il, la souffrance
des populations.
Selon lui, des personnes sont parfois obligées de quitter le centre-ville pour s'y rendre afin de s'approvisionner en eau. Surtout avec les délestages d'électricité qui, dit-il, engendrent également des coupures d'eau.
Le Chef de Tibèga
Cette pompe, tout comme les deux autres de la ville que nous avons
visitées, a été réalisée en 2023. Au total, six forages ont été réalisés par le
PRISE dans cette ville en 2023. Depuis le début de ce programme en 2020, on
dénombre au total 40 forages, œuvres du PRISE, dans la région du Centre-Nord,
selon les responsables du Programme.
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Province du Passoré : Le CSPS de Koussago bientôt fonctionnel grâce au
PRISE
À Koussago, dans le Passoré (région du Nord), le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) a permis la construction d'un centre de santé au profit des populations. L'infrastructure, lancée en 2022, a été achevée, équipée et réceptionnée le 27 octobre 2023. L’ouverture de ce Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) sera d'un apport considérable pour la localité. Ainsi que les villages environnants. Les personnes ressources de cette localité que nous avons rencontrées disent n'attendre que l’ouverture de ce CSPS. De leur côté, les responsables du projet rassurent : l’inauguration ne saurait tarder.
@LK
Le CSPS de
Koussago est bâti sur une superficie de 1,5 hectare. Il est composé d'un
dispensaire et d'une maternité.
Mais
également d'un service commun, lieu de vente de produits pharmaceutiques, un
abri pour les accompagnants des patients et trois logements de type F3 pour le
personnel soignant.
Ce CSPS enregistre également des magasins, des latrines, une cuisine, un poste d’eau autonome composé d’un polytank de 5m3 reposant sur un support en structure métallique et alimenté par un forage.
@LK
Un
incinérateur a également été construit pour s'occuper des objets usés.
L'infrastructure est équipée en énergie solaire et en matériel
médico-technique. Coût total : en
Un incinérateur a également été construit pour s'occuper des objets
usés.
L'infrastructure est équipée
en énergie solaire et en matériel médico-technique. Coût total : en
L'infrastructure est équipée en énergie solaire et en matériel médico-technique. Coût total : environ 244 millions FCFA, selon le PRISE. La réception de l’infrastructure a été faite. Il ne reste que l'ouverture afin de permettre aux populations de bénéficier des retombées de ce joyau. @LK
“L'ouvrage est achevé. La réception a été faite.
L'ouverture du centre de santé ne dépend pas de nous. Cela relève de la
responsabilité du ministère de la Santé ainsi que ses structures déconcentrées.
Je suis en contact avec le médecin chef de district. Je crois que l’ouverture
ne va plus tarder”, rassure Mohamadi Koanda, ingénieur civil, responsable des
infrastructures du PRISE.
Les populations, elles, s'impatientent. Les services de santé sont loin d’ici. Il faut se rendre à Kirsi, chef-lieu de la commune, situé à plus de 6 kilomètres. Ou à Yako en parcourant une distance d'environ 50 kilomètres.
Le chef du village de Koussago
“C'est un sentiment de joie qui m'anime.
L'ouverture de ce CSPS est beaucoup attendue par Koussago et les villages
environnants. Le joyau est attendu par tous. Il s'agit d'un travail
gigantesque. Nous attendons l'ouverture pour manifester notre joie totale”, se
réjouit le chef de Koussago.
Il a déjà communiqué avec les habitants de
son ressort territorial pour une appropriation de l’infrastructure. Il apprécie
positivement la qualité de ce joyau. Les travaux ont été bien faits,
dit-il.
“Lorsque les yeux voient, on n'a plus besoin
de consulter un marabout pour savoir. Nous avons suivi les travaux depuis le
début. Le travail a été fait avec sérieux. Dans notre zone ici, nous n'avons
pas encore vu un CSPS d'une telle envergure. Dans la région du Nord,
s'il y a des ouvrages pareils, cela se compte du bout du doigt. Nous ne
doutons pas du travail fait. Nous nous apprêtons à prendre à bras le corps
l'entretien de cet ouvrage afin que cela puisse profiter aux populations le
plus longtemps possible”, a-t-il indiqué.
Lassané Sawadogo est membre du Comité
villageois de développement (CVD). Il ne tarit pas de reconnaissance. Il espère
que l'ouverture se fera le plus tôt possible afin de soulager les
populations.
“Nous disons merci à toutes ces personnes qui
ont œuvré pour que ce CSPS soit construit.
Nous sommes comblés de joie. Nous n'attendons que
son ouverture. Et nous espérons qu'il soit fonctionnel dans les prochains
jours”.
Lassané Sawadogo
Il se souvient d'une scène qu'il a vécu la veille :
“Rien qu'hier, nous avons eu une situation assez déplorable. Une femme était en
travail (prête à accoucher) et il fallait la transporter jusqu'à Kirsi,
localité située à plus de 6 kilomètres d'ici. Cela n'a pas été simple”, a-t-il
confié.
L'ouverture de ce CSPS sera, dit-il, un ouf de
soulagement pour Koussago et les villages environnants.
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Région du Nord : “Nous nous demandons où iront nos
enfants après l'école primaire” (Karim Guembré, parent d'élève)
La ville de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, accueille depuis plusieurs années, de nombreuses Personnes déplacées internes (PDI). Ici, ces personnes contraintes de fuir leurs localités respectives du fait de la situation sécuritaire, doivent parfois se battre pour trouver une école pour leurs enfants. Au secteur 1 de Ouahigouya, le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) a permis la réalisation d'une école primaire. Si l'ouverture de cette école en septembre 2023 constitue un soulagement pour les populations, certains s'interrogent sur l'accès de leurs enfants à l'école dans l'avenir. Notamment après le cycle primaire. Ils plaident donc pour que le PRISE construise un lycée ou un collège dans cette localité.
Karim Guembré
L'école primaire publique Manegbzanga/ SONATUR est située au secteur 1 de Ouahigouya. L'infrastructure est composée de six salles de classe, deux magasins, de latrines et d’une pompe à eau. Elle est alimentée par un système solaire photovoltaïque. Cette école a été construite par le PRISE, une initiative du gouvernement lancée en 2020. @LK
Karim Guembré est un déplacé interne. Il a quitté la commune
de Barga pour Ouahigouya du fait de l'insécurité. L'ouverture de cette école
lui a été bénéfique. Il est recruté comme vigile au sein de cette école. Quatre
de ses enfants la fréquentent.
@LK
“Lorsque
nous sommes arrivés, il n'y avait pas d'écoles pour nos enfants. C'est une
chance que le PRISE ait réalisé ces infrastructures scolaires. Nous sommes très
contents. Actuellement, c'est comme si nous étions chez nous. Du moins
concernant les études de nos enfants”, se réjouit-il.
Ce
septuagénaire estime que cette école est très bénéfique pour les tout-petits
qui devraient parcourir des kilomètres pour rejoindre des salles de
classe.
@LK
“Les enfants ayant accès à l'école, ils ne deviendront plus des
délinquants”, a-t-il ajouté.
Ces infrastructures scolaires sont, dit-il, bien
réalisées. “Cela favorise les études des enfants”.
Il se réjouit également du fait que les
personnes déplacées puissent profiter du forage de l’école.
Lotélé Elisheva Bérénice Zerbo est une élève de la
classe de CM2. Nous l'avons trouvé en train de faire un devoir
d'histoire-géographie.
Bérénice Zerbo
Avant l'ouverture de cette école, elle se rendait à une dizaine de
kilomètres de son quartier pour ses études. Cela relève désormais du passé.
“La distance faisait que j'étais bien souvent
en retard au cours. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Il fallait 45 mn pour
rejoindre l'école. Ma mère m'y amenait. Ici, je prends moins de temps pour me
rendre à l'école”, relate-t-elle. Et ce n'est pas tout. La petite Bérénice
apprécie également les infrastructures de son école.
Cette école offre selon elle plus de
commodités. Elle mentionne ici la présence des brasseurs, communément appelés
ventilateurs. Ainsi que la lumière qui éclaire désormais les salles de classe.
Un système photovoltaïque a été installé par le PRISE à cet effet.
Elle estime également que ses nouveaux
enseignants expliquent bien les leçons. Ce qui lui permettra, dit-elle,
de réaliser son rêve de devenir médecin.
“J'aime bien la blouse du médecin. Pour moi,
soigner une personne, c'est soigner toute sa famille”, dit-elle avec
assurance.
Si l'ouverture de cette école a été un soulagement
pour les parents, le défi demeure. Notamment après le cycle
primaire.
La construction d'un lycée ou d'un collège dans ce quartier est d'ailleurs la doléance de Karim Guembré. Il plaide pour la construction d'un lycée dans le quartier car, dit-il, les écoles publiques sont loin d'ici.
@LK
“Nous nous
demandons où iront nos enfants après l'école primaire”, alerte-t-il. Il faut,
précise-t-il, parcourir 7 à 8 kilomètres pour trouver un lycée ou un collège
public.
Il espère donc une action de la part de PRISE.
“Un lycée ou un collège dans
ce quartier sera vraiment un ouf de soulagement pour nous les déplacés”, a-t-il
soutenu.
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Réalisations du PRISE dans la Région du Nord : “Il fallait
vraiment que cette école soit construite” (Abdoulaye Zallé, Directeur de
l'école primaire Manegbzanga)
La situation sécuritaire au Burkina Faso a un impact sur le secteur de l'Éducation. Selon le Secrétariat technique de l'éducation en situation d'urgence, 6 149 écoles étaient fermées à la date du 31 mai 2023 contre 4 258 au 31 mai 2022 et 3 280 au 31 décembre 2021. Dans les zones d'accueil des déplacés, trouver une école pour son enfant n'est pas toujours aisé pour les parents qui ont fui leurs localités du fait des attaques terroristes. Au secteur 1 de Ouahigouya, dans la région du Nord, l'ouverture de l'école primaire publique de Manegbzanga/SONATUR, en 2023, a été un ouf de soulagement pour les populations. La construction de cette infrastructure s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE), une initiative gouvernementale lancée en 2020. Dans cet entretien, Abdoulaye Zallé, Directeur de cette nouvelle école, revient sur l'utilité de cette infrastructure pour les populations. Il aborde également les défis liés à la gestion des élèves déplacés internes.
Abdoulaye Zallé
Présentez-nous votre école...
Elle a été ouverte le 26 septembre 2023. Elle compte aujourd'hui 649 élèves dont 381 élèves déplacés internes. Cela représente un taux de 58,7%. En clair, la majorité des élèves sont des déplacés internes.
L'école est donc arrivée au bon moment et au bon endroit ?
L'ouverture de cette école est historique. Elle est née dans un contexte de forte affluence des déplacés internes. Si j'ai précisé le pourcentage des élèves déplacés internes, c'est pour dire que l'école a été construite au bon moment et au bon endroit. Puisqu'en réalité, avec le déplacement de la population des milieux ruraux vers le milieu urbain, il fallait effectivement cette école. Au début, certains ont même voulu donner le nom “École de la résilience" à cette école.
@LK
En ville, aujourd'hui, on parle d’“école des déplacés”. Et c'est par
cette appellation qu'on se réfère à elle. C'est pour dire effectivement que
l'école est venue au bon moment pour aider à l'intégration de ces élèves
déplacés. S'il n'y avait pas eu cette école ici, puisqu'il n'y a pas d’école à
côté, que seraient ces enfants ?
Heureusement, avec la construction de cette école, beaucoup de déplacés internes ont trouvé leur compte. Ils poursuivent leur éducation dans un cadre paisible.
Quels sont les défis liés à la gestion des élèves déplacés internes ?
Il y a des difficultés concernant surtout la restauration. Notre école est nouvellement ouverte. De ce fait, nous ne sommes pas, jusque-là, intégrés à la liste des bénéficiaires établie avant la construction de l'école. Nous devons attendre la rentrée scolaire prochaine pour espérer en bénéficier. Il y a donc, côté alimentation, des difficultés.
Des élèves en plein cours dans une salle de classe du PRISE
Nous
n'avons pas non plus bénéficié de grand-chose en termes de matériel en général
et de matériel didactique en particulier. Notre école n'a pas bénéficié de
dotation. Voici, entre autres, les difficultés actuelles de cette école
concernant la gestion des élèves déplacés internes.
Comment appréciez-vous l'apport du PRISE, notamment la construction de cette école et de bien d'autres infrastructures ?
Ces réalisations ont beaucoup contribué à l'amélioration des
conditions d'études des élèves. Ce sont des infrastructures de qualité. Mieux,
elles ont été équipées. Cela a permis de résoudre les problèmes de salles de
classe. Concernant l'équipement, on peut citer les tables-bancs, les armoires
et les chaises. Quand on voit aujourd'hui des élèves déplacés internes
dans des salles ventilées, c'est réconfortant. Cela contribue à l'amélioration
de la qualité de l'enseignement.
Nous avons aussi des toilettes et une pompe à eau qui profite aux élèves et aux personnes déplacées internes installés dans cette zone.
@LK
Si l'État
pouvait revoir ses constructions pour prendre en compte l’aspect
équipements comme le PRISE le fait, cela aiderait à atteindre les
objectifs
Donc, d'une manière
générale, cet apport a aidé à résoudre les difficultés qui pouvaient freiner
l'enseignement et l’apprentissage des enfants.
Je ne suis pas un technicien en bâtiment mais ce que je vois, ce sont des bâtiments qui ont été réalisés réellement avec foi. Ils ont vraiment été bien réalisés, avec un système de suivi. Je n'étais pas là au moment de la réalisation, mais quand on voit ce qui est fait avec sérieux, ce qui est bien fait, en tout cas, même à vue d'œil, on peut l'apprécier.
@LK
Nous disons merci à tous ceux qui ont aidé pour la réalisation de ces infrastructures. Notamment le gouvernement, le ministère de l'Éducation nationale et le PRISE.
Quelles sont vos doléances ?
Aujourd'hui, ce qui nous préoccupe, c'est la clôture du domaine
scolaire. Cela constitue une difficulté majeure. Si on pouvait nous aider à
clôturer l'école, ce serait une épine en moins. Beaucoup de voies traversent
l'école. Cela met les enfants en insécurité. Avec des risques
d'accident.
Nous avons également besoin
d'un lycée ou d’un collège. Les lycées publics sont loin d'ici. On se demande
où iront les enfants des personnes déplacées internes après le Certificat
d'étude primaire (CEP). La réalisation d'un lycée ou d'un collège s'avère aujourd'hui
nécessaire dans ce quartier. Pour trouver un lycée public, il faut parcourir 7
à 8 kilomètres. Cela n'est pas facile pour les enfants. Nous plaidons donc pour
la construction d'un lycée ou d'un collège dans le domaine de cette école
primaire. Cela sera vraiment d'un grand soulagement pour les populations. S’il
n’y a pas de lycée à côté, beaucoup d'enfants pourraient abandonner l'école
après le CEP. Cela à cause de la distance.
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Éducation : Le PRISE donne le sourire aux élèves
déplacés de Ouahigouya
Le Programme de réalisation des infrastructures socio-économiques (PRISE) a été initié en 2020 par le gouvernement burkinabè. Objectif affiché : renforcer l’offre des services sociaux de base. Depuis son lancement, les responsables de ce programme sont en ordre de bataille pour faire reculer les limites de l'ignorance au "Pays des Hommes intègres”. Dans ce cadre, une école a été construite au secteur 11 de Ouahigouya, dans la région du Nord. Ici vivent de nombreux Burkinabè qui ont été contraints de fuir leurs localités respectives du fait des attaques terroristes. Cette infrastructure constitue sans doute une opportunité pour les tout-petits qui devraient parcourir des kilomètres pour rejoindre des salles de classe. Notre reporter est allé constater la réalité sur le terrain. Nous vous proposerons, dans nos prochaines éditions, une série d’articles. En attendant, cap sur l’école Ouffré C, à Ouahigouya.
@LK
Un bâtiment composé de trois salles de classe équipées, un
magasin, une pompe à eau, des latrines pour les élèves et les enseignants, un
bureau pour le Directeur d'école. L'œuvre est du PRISE. L'école possède des
commodités modernes. Par exemple, les salles et le bureau du Directeur sont
ventilées. Un système solaire photovoltaïque a été installé à cet effet. Cela
permet de réduire la température. Surtout en ces temps de canicule.
L'école est alimentée par un système d'éclairage solaire.
L'école primaire public “Oufré C” est l'une des nombreuses
infrastructures réalisées par le PRISE. Elle compte 554 élèves répartis dans
sept classes. La classe de CP1 est double.
Plus de la moitié des élèves, précisément 282, sont des déplacés internes. Abdou Gani est venu du village de Nogo, localité située dans le département de Namissiguima, dans la province du Yatenga. À une cinquantaine de kilomètres de Ouahigouya.
Abdoul Gani
Lui, tout
comme ses parents, ont été obligés de quitter leurs terres, en 2019,
du fait des attaques terroristes. À cette époque, le petit Abdou était en
classe de CP2. Sans possibilité d'accès à l'école dans ce quartier, il était
obligé de parcourir des kilomètres. La construction des nouvelles salles de
classe par le PRISE lui a permis de réduire la distance parcourue
quotidiennement pour les cours.
Haguera Gassambé a également
quitté son village dans les mêmes conditions avec ses parents. Ils ont quitté
Titao en 2021. Direction : Ouahigouya, la capitale de la région du Nord. La
jeune fille se rappelle les jours cauchemardesques qu'elle a vécus dans son
village natal.
“Des terroristes sont venus brûler les maisons en emportant le bétail”,
se souvient-elle. Alors en classe de CE2, elle a rejoint l'école Oufré C où
elle poursuit son cursus scolaire.
Elle est aujourd'hui 3e de sa classe, CM2. Elle est reconnaissante
à l'endroit des acteurs du Programme mais elle a cependant des doléances. Elle
plaide pour une dotation en fournitures scolaires. “J'ai des difficultés pour
avoir les fournitures du fait de la situation socio-économique de mes parents”,
confie-t-elle.
Komi Abdoul Khoudousse, lui, est natif du quartier. Actuellement en classe de CM2, il était obligé, avant la construction des bâtiments par le PRISE, de se rendre au secteur 10 pour suivre les cours. Lorsque l'opportunité d'étudier dans son quartier s'est présentée, il n'a pas hésité à y revenir. Komi Abdoul Khoudousse
“La construction de ce bâtiment me permet de ne
plus parcourir la longue distance. Cela permet à mes parents d'économiser de
l'essence. C'est ma mère qui m'amenait à l'école, à moto”, indique-t-il.
Cette situation offre plus de facilités d'étude au
petit Abdoul. Il a plus de temps pour ses études. Ainsi, classé 3e au premier
trimestre de l'année scolaire 2023-2024, il a pris la première place au 2e
trimestre sur un total de 62 élèves.
Il estime que le rapprochement de l'école a joué un
important rôle dans ses résultats scolaires.
Il ne tarit donc pas de reconnaissance envers le
PRISE : “Je dis merci à ceux qui ont construit l'école et la pompe que voici.
Merci beaucoup à eux”, a-t-il déclaré.
Même son de cloche chez sa camarade Salimata
Ganamé. La réalisation de l'infrastructure constitue, dit-elle, une opportunité
pour les habitants de ce secteur. Notamment pour les enfants déplacés
internes.
“Avec ce programme, des parents déplacés internes
ont pu inscrire leurs enfants à l'école”, se réjouit-elle. Elle plaide pour la
réparation de la pompe abîmée.
Selon Noaga Rasmané Sogoba, Directeur de
l'école primaire public Oufré C, les infrastructures du PRISE sont d'un apport
considérable dans l'éducation des enfants.
“L'école avait des difficultés en termes de bâtiments. On avait beaucoup d'élèves, les effectifs étaient pléthoriques. On avait plus de cent élèves par classe”, a-t-il rappelé.
Noaga Rasmané Sogoba
La construction de ce bâtiment, poursuit-il, a permis de réduire le
besoin en salles de classe.
Les défis ? Il n'en manque
pas. Notamment avec les élèves déplacés internes.
“La plupart des personnes déplacées internes ont été chassées de leurs
villages de façon brusque. Les parents n'ont pas pu fuir avec beaucoup de
choses”, déplore-t-il.
Par conséquent, les enfants déplacés internes ont des difficultés,
surtout alimentaires. Il plaide ainsi pour une cantine scolaire. Cela
permettra, dit-il, aux élèves déplacés internes d'avoir accès aux repas.
L'école accueille chaque année de nouveaux élèves déplacés internes. Le nombre croissant d'élèves a eu pour conséquence, des effectifs pléthoriques. Pour faire face à cette situation, il a été décidé de scinder la classe de CP1 en deux salles. La classe de CP1 B étudie sous un Espace temporaire d'apprentissage (ETA).
Le besoin en salles de classe demeure
“Comme son nom l'indique, il s'agit d'un espace temporaire. Cela
signifie qu'il peut ne pas être opérationnel l'an prochain. Et si l'on recrute
comme cette année, nous aurons des difficultés en termes d'infrastructures”,
explique le Directeur.
Autre besoin de l'école
Oufré C : une clôture. L’école, selon ce responsable, est traversée par des
routes beaucoup empruntées.
Cette situation crée, dit-il, de l'insécurité pour les élèves, les
exposant notamment aux accidents. Il plaide ainsi pour la construction d'une
clôture afin de protéger les tout-petits. Et leur permettre d'apprendre
sereinement.
M. Sogoba plaide également pour la réparation de la pompe d’eau réalisée
par le PRISE. Cette infrastructure fonctionne à peine.
Des élèves sur le site de la pompe d'eau
“Nous
remercions le PRISE. Il a été d'un grand soutien en termes d'infrastructures.
Sans ce Programme, on se demande comment nous aurions fonctionné”, a-t-il
lâché.
Il souhaite que son cri de cœur soit entendu par les plus hautes
autorités.
Sidwaya Abdoulazise
Ouédraogo est le Secrétaire général du bureau des parents d'élèves de cette
école. La réalisation de l'infrastructure a répondu, dit-il, à un “très grand
besoin”.
“Vu la situation sécuritaire, le secteur 11 de Ouahigouya constitue,
depuis six années, un site d'accueil des déplacés internes. Nous avons
enregistré une population énorme. Les enfants des personnes déplacées doivent
être inscrits à l'école. L'école A était incapable de couvrir le besoin. Le
PRISE a été pour nous un soulagement. Ce programme a renforcé la capacité
d'accueil de l'école Oufré”, a-t-il indiqué.
Bien avant le déplacement
des populations, l'école A du quartier était, relève-t-il, “comblée”. Selon
lui, cette école n'arrivait plus à répondre au besoin du secteur. La situation
des déplacés internes a par la suite augmenté le besoin.
“Avant la construction de ce
bâtiment par le PRISE, nous avons dû passer par des écoles sous paillotes à
cause de l'insuffisance de salles de classe”.
Au-delà de son utilité pour les déplacés internes, cette école est un
soulagement pour les autochtones.
Mais l'insuffisance de
salles de classe se pose toujours. En effet, dans certaines classes, les élèves
sont assis à quatre sur le même banc.
Ainsi, ce parent d'élève
plaide pour une construction de salles supplémentaires par le PRISE.
“À défaut d'une école à six
classes, si nous pouvons avoir un complément de trois salles de classe, cela
sera beaucoup utile”, a-t-il supplié.
Il relève également un effectif pléthorique dans les classes de CP1 et CM2; ce qui rend difficile l'apprentissage.
Des latrines au profit des élèves et enseignants
Débuté en 2020, le PRISE a, selon sa coordination, réalisé au cours de la période 2022-2023, plusieurs infrastructures. Il s’agit notamment de la construction de 23 complexes scolaires, 13 CSPS, et 80 forages ont été construits dans plusieurs localités du pays. Ce programme apparaît comme une bouffée d'oxygène pour les localités n'ayant pas d’infrastructures socio-éducatives de base.
Réalisé par Lucien KAMBOU