L’affaire suscite de grosses
interrogations depuis le 25 janvier. L’avocat Guy Hervé Kam, également
coordonnateur du Mouvement SENS, a été arrêté, ce jour-là, à l’aéroport
international de Ouagadougou alors qu’il revenait de Bobo Dioulasso. Il a
ensuite été conduit à la Direction de la Sûreté de l’Etat. Que lui
reproche-t-on exactement ? Selon des sources sécuritaires avisées, cette
arrestation serait liée à une enquête en cours depuis le mois d’août 2023.
Me Kam est
soupçonné d'avoir été trempé dans une affaire liée à la sûreté de l’Etat,
impliquant également plusieurs autres personnes, tant au Burkina qu’à
l’extérieur du pays. Les services chargés de la surveillance du territoire
auraient recueilli, à ce sujet, « un faisceau de preuves concordantes ».
L’avocat « aurait pu être interpellé bien avant le 25 janvier 2024 mais sa
casquette de juriste, de membre d’organisation de la société civile et de
mouvement à caractère politique a retardé cette interpellation », explique une
source sécuritaire. Ajoutant qu’il était « également nécessaire de consolider
certains éléments de preuve avant toute interpellation ».
Pour le
moment, la version de Me Kam n’est pas connue. « Une audition serait en cours
et les enquêtes se poursuivent », nous a-t-on soufflé.
Il nous
revient cependant que l’affaire présumée d’atteinte à la sûreté de l’Etat, dans
laquelle il est soupçonné d’être mêlé, est différente de la « tentative de
déstabilisation », révélée, le 18 janvier, par le gouvernement. Et mettant en
cause un « réseau » comprenant, entre autres, « des militaires radiés, des
civils et des activistes… ». Le gouvernement avait également précisé que « la
date du 14 janvier 2024 était projetée par les porteurs de ce projet funeste
pour le passage à l’action ».
Une nouvelle
affaire relative à la sûreté de l’Etat vient donc se greffer à une autre. Selon
nos sources, l’affaire concernant Me Kam devrait être confiée à la justice une
fois le travail de « rassemblement de preuves » terminé. Les services de
surveillance du territoire sont à pied d’œuvre. Affaire à suivre.
Hervé D’AFRICK
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