L’Université
Saint Dominique d'Afrique de l’Ouest (USDAO) a lancé, ce 14 octobre, à
Doulougou, commune rurale du Bazèga, dans la région du Centre-sud, les travaux
de construction du Centre hospitalier universitaire Saint Martin de
Porres. La pause de la première pierre
du CHU-USDAO a été faite par le Chef du gouvernement de Transition, Me Kyelem
de Tambèla, en présence de plusieurs autorités administratives, religieuses et
coutumières.
Décrit
comme un hôpital d'application de l'Université Saint Dominique d'Afrique de
l'Ouest (USADO), le projet du CHU-USDAO prévoit "d'offrir, à termes,
toutes les commodités d'un hôpital de référence de qualité avec une capacité de
200 lits", selon ses initiateurs.
La
mise en place de l'infrastructure est prévue pour durer "théoriquement 5
ans". Des services comme la santé maternelle et infantile, la médecine
générale, le laboratoire et la pharmacie hospitalière seront disponibles en
2024 pendant que les autres spécialités se développeront sur une période de 5
ans.
"Il
s'agit d'un projet qui concerne le développement de l'humain en entier. Ce
projet va produire des citoyens et non des lettrés comme on avait l'habitude de
le faire dans les établissements publics. Il s'agit pour le Burkina Faso de
produire maintenant des citoyens instruits et éduqués ", a déclaré le
Premier ministre.
Selon
le Chef du gouvernement, cette infrastructure permettra de mettre à la
disposition des citoyens, une offre médicale plus adaptée et qualifiée.
"Je
vous exhorte donc à faire du succès de la réalisation de ces ouvrages, votre
objectif pour que dans les années à venir, personne ne soit obligé de quitter le
Burkina pour aller se soigner à l'extérieur", a-t-il lancé.
Pour
Dr André Sawadogo, Coordonnateur des projets de l'USDAO, le projet du CHU fait
partie du cahier des charges du ministère de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche scientifique et de l'Innovation qui veut que toute université
disposant d'une Unité de formation en Science de la Santé, ait un hôpital
d'application.
Pour
lui, il était nécessaire pour l’USDAO, au vu de sa distance par rapport à
Ouagadougou, de se doter de ce centre universitaire pour permettre aux
étudiants de s'exercer à la pratique des soins infirmiers jusqu'à leurs stages.
Le
gouverneur du Centre-sud, Massadalo Yvette Nacoulma/Sanou, salue ce projet qui
soulagera, dit-elle, la population de la région. Elle a formulé une doléance à
l'endroit du Premier ministre : le bitumage de la route Kombissiri-Doulougou.
Des étudiants, joyeux, attendent impatiemment la fin des travaux
L’Université
Saint Dominique d’Afrique de l’Ouest offre des formations diversifiées.
Au
titre des facultés présentes, on note les Sciences de la Santé, notamment la
Biologie médicale, la médecine, la pharmacie et les Sciences infirmières et
obstétricales.
Les
étudiants de ces facultés au nombre desquels des étrangers venus de la région
ouest-africaine et au-delà, déclarent être les premiers bénéficiaires de ce
Centre hospitalier universitaire.
Augusta
Akpovo est une Béninoise inscrite en deuxième année de pharmacie. Elle a obtenu
son baccalauréat en 2020. Sa motivation d’étudier au Burkina, elle la doit à sa
conception des structures de formation du Burkina.
«Nous avons de très bons professeurs, de renommée internationale, qui viennent
de différents pays», déclare-t-elle.
Elle
note cependant un retard académique qu’elle espère être absorbé le plus tôt possible.
Bènedy
Elipio Dodo est aussi venu du Bénin. Il est en 3ème année de médecine.
Son appréciation de l’USDAO est celle d’une université sérieuse en dépit de la question du retard des années académiques imputable selon lui à la COVID-19. Pour lui, « le cadre est sérieux et l’université a les meilleurs professeurs ». Il note aussi un travail accompli par l’administration afin de résoudre la question du retard.
La
construction du CHU mettra fin, dit-il, aux énormes efforts qu’il devrait faire
pour se rendre à Ouagadougou pour la formation pratique.
Ruth
Anani est une étudiante en 2ème année de pharmacie. Tout comme ses camarades,
l’écho qu’elle a eu de l’université burkinabè est celui d’un centre de
formation de haute qualité.
Pour
l’étudiante d’origine togolaise, la situation géographique de l’USDAO, « hors
des bruits de la ville », constitue un atout et favorise des études dans la
sérénité, argue-t-elle.
De
l’avis de cette dernière, le retard est dû au fait que l’université met
l’accent sur la qualité des enseignements, conception qu’elle partage car,
dit-elle, «on ne peut pas prendre n’importe quel professeur pour enseigner les
Sciences de la Santé». Ruth Anani pense que le CHU permettra aux étudiants
d’approfondir leurs connaissances.
«Je
suis passionné par la médecine. Chez nous, l'accès à une école de formation
dans ce domaine est complexe et c’est pourquoi je suis venu au Burkina»,
déclare, pour sa part, Valentin Pagnonni, étudiant en 2ème année de médecine,
d’origine tchadienne.
«Ici, c’est un enseignement de qualité; je suis ému d’assister au lancement de
la construction du CHU; nous sommes prêts pour passer de la théorie à la
pratique», se réjouit-il.
Le coût global du projet de construction du
CHU est de 250 milliards de francs CFA sur une superficie de 10 hectares
extensibles sur 10 autres hectares, selon Dr André Sawadogo. Ce coût prend en
compte le bitumage des voiries, a-t-il précisé.
Selon
ses promoteurs, ce projet s'inscrit dans une vision globale : "former des
femmes et des hommes capables d'allier la vérité scientifique à la Vérité de
Dieu et au service de l'humanité".
Le CHU-USDAO n'est pas la première œuvre sociale ou éducative de l'église catholique au Burkina Faso. Parmi ses structures de santé, on note l'hôpital Saint-Camille et l'hôpital Paul VI, à Ouagadougou.
Lucien
Kambou