Il est soupçonné d’être en lien avec des éléments de l'ex-Régiment de
sécurité présidentielle (RSP). Il a été auditionné, le 16 juin, au cinquième
jour du procès des présumés terroristes. Il comparaît devant le tribunal pour
suspicion "d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise
terroriste". A l'issue du procès, il a été relaxé au bénéfice du
doute.
L'histoire de D.B remonte à la période 2016-2017. Âgé de 33 ans, il est
originaire de Djibo, dans la province du Soum, région du Sahel. Suite à des
suspicions d'appartenance à un groupe terroriste. Il est arrêté au quartier
Pissy par la Brigade ville de la gendarmerie de Boulmiougou, alors qu'il venait
à peine d'arriver à Ouagadougou.
Après son arrestation, l'analyse de son téléphone révèle qu'il était en
contact avec trois adeptes de D.M, chef d'un groupe terroriste. Ces analyses
ont également montré des images de militaires dont certains de l'ex-Régiment de
sécurité présidentielle (RSP) qui se retrouvent à Gao, au nord du Mali, ainsi
que des images de l'attentat du 15 janvier 2016.
Audition…
Auditionné par les juges, D.B ne reconnaît pas les faits. "Je ne
suis pas membre de ce groupe ", clame-t-il pour essayer de prouver son
innocence. Il dit avoir acheté la carte mémoire qui « contenait déjà ces
images ». "J'ai acheté la carte mémoire avec les images. Non, je
n'étais pas au courant de ces images", affirme-t-il. Selon lui, la
carte mémoire a été acheté avec un enfant nommé D., à Ouagadougou. Il voulait
ainsi écouter de la musique, a-t-il déclaré aux juges. Il explique avoir passé
sept mois à Ouagadougou chez son oncle paternel. Il affirme également avoir
appris des enseignements religieux chez un certain D.O.
Cependant, le nommé D.O et deux autres personnes ont été identifiés par
l'armée comme étant des membres du groupe terroriste. Interrogé sur le sujet, D.O
reconnait avoir été en contact avec eux. Ils se connaissaient, dit-il,
depuis bien longtemps et sont originaires de la même localité. Ils ont
également travaillé ensemble, selon lui, dans une mine vers Djibo.
A la question du juge de savoir s'il connaissait D.M, le prévenu est
catégorique. "Je ne le connais pas. J'entends parler de lui mais je ne
l'ai jamais vu", rétorque-t-il, calmement. « Où as-tu entendu
parler de lui ? », interroge le procureur. "Au nord de Djibo, tout
le monde parle de lui", dit-il.
D.B libre
Après son interrogatoire, le procureur a demandé la relaxe du prévenu, au
bénéfice du doute. Pour lui, le parquet ne dispose pas d’éléments solides pour
l'inculper des faits qui lui sont reprochés.
Le tribunal annonce une suspension d'environ vingt minutes. A la reprise de
l’audience, il annonce le verdict : D.B est relaxé au bénéfice du doute.
Un autre dossier est annoncé par les juges. Le parquet demande une audience
à huis-clos. Les juges accèdent à cette demande.