Burkina Faso/Procès terroristes : « j’ai participé à deux attaques » (D.H.A, condamné à perpétuité et à payer 20 millions FCFA)

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Burkina Faso/Procès terroristes : « j’ai participé à deux attaques » (D.H.A, condamné à perpétuité et à payer 20 millions FCFA)

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D.H.A comparaît, ce 14 juin 2023, au tribunal de grande instance Ouaga 2 pour des faits d’"association de malfaiteurs terroristes, détention illégale d'armes à feu à des fins terroristes, complicité d'assassinat terroriste, formation au maniement d'armes à feu à des fins terroristes et complicité de vols terroristes". Il est condamné à la perpétuité. 

 

13 mai 2020. L'armée burkinabè mène des frappes aériennes dans la forêt de Alidougou, à Mangodara, dans la région des Cascades. Les frappes occasionnent le sauve-qui-peut au sein des terroristes alors refugiés dans cette forêt. D.H.A est ainsi appréhendé. Il portait un lance-roquette et une arme de type RPJ7. 

 

Devant le juge d'instruction, il parle :" Je les voyais (les terroristes, Ndlr) dans la forêt, quand je conduisais mes animaux au pâturage. Mais j'avais peur de m'approcher d'eux. Ils ont commencé à me parler de leur combat qui est d'instaurer la charia. Au fil du temps, j'ai accepté de rester avec eux. Ils m'ont baptisé et m'ont formé au maniement des armes. J'ai participé à deux attaques. L'attaque de la brigade de Sidéradougou et celle de Folonzo. Lors de ces attaques, j'étais chargé de garder les motos garées à une dizaine de kilomètres du lieu qui devait être attaqué".  Mais ce 14 juin, devant le tribunal de grande instance Ouaga 2, il nie partiellement les faits.

 

" Je suis militant de ce groupe ; notre but est d'instaurer la charia, mais je n'ai participé à aucune attaque. Je ne les ai jamais accompagnés", déclare-t-il.

 

L'attaque de la brigade de Sidéradougou, dans la nuit du 23 au 24 août 2019, a occasionné la mort du gendarme G.T. Sa fiancée au moment des faits et mère de leur enfant qui a maintenant 3 ans, comparaît en tant que victime. Habillée d'une longue robe blanche avec des rayures de couleur orange, la tête couverte d'un foulard noir, elle avance timidement, tête baissée jusqu'à la barre. Elle arrive à peine à dire que G.T est décédé avant la naissance de leur enfant. Elle éclate en sanglots, créant de l’émotion dans la salle. Le président du tribunal suspend l'audience pour cinq minutes. A la reprise, elle arrive à parler : " tout ce que je demande, c'est que justice soit faite". Elle demande aussi une indemnisation de 25 millions FCFA « pour l'enfant ». 

 

Pour le procureur, D.H.A n'a pas réussi à prouver sa non-participation à ces attaques. Il ajoute ceci : "nous savons qu'en aucun cas, le juge d'instruction ne retranscrira des déclarations que le mis-en-examen n'a pas dit. Ce n'est pas possible". Il a donc requis que le prévenu soit déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés et qu’il soit condamné à une peine d'emprisonnement à vie. 

 

Le tribunal, après avoir écouté les parties, a déclaré D.H.A coupable des faits d'association de malfaiteurs terroristes, de détention illégale d'armes à feu à des fins terroristes, de complicité d'assassinat terroriste, de formation au maniement d'armes à feu à des fins terroristes et de complicité de vols terroristes. Il l’a condamné à la prison à perpétuité. Il est aussi condamné à payer 10 millions FCFA aux parents de G.T et 10 millions à la mère de l'enfant. 

 

La Rédaction



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