Burkina Faso/Procès terroristes : Relaxé au bénéfice du doute

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Burkina Faso/Procès terroristes : Relaxé au bénéfice du doute

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En 2017, C.A.R faisait du commerce dans la zone des trois frontières, située entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Une zone difficilement accessible à l'époque, compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire. Mais il s’y rendait, précisément dans un site aurifère, où il écoulait sa marchandise composée de céréales tels que le mil et le maïs.

Il est alors soupçonné d'être membre d’un groupe terroriste actif dans cette partie du pays. Après plusieurs mois de recherche, les Forces de défense et de sécurité l’interpelle à la maternité de Djibo. Il allait voir sa femme qui venait d'accoucher.

Lors de sa première audition, il confie au juge d'instruction s'être rendu dans cette zone dans le but d'écouler sa marchandise. Il reconnaît avoir été en contact avec des personnes recherchées par l'armée, mais dit n'avoir aucun lien avec ces dernières.

Devant les juges, C.A.R ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés. "Le juge qui dit que je fais partie du groupe terroriste en question n’a pas dit vrai", lance-t-il au tribunal, avec un air détendu. Il dit ne pas savoir que des terroristes s'étaient installés dans cette zone.

Le procureur préconise une requalification des faits 

Cette affirmation du prévenu fait sortir le procureur de ses gonds. "Il ne pouvait pas ignorer que la zone qu'il fréquentait était occupée par des hommes armés", s'insurge-t-il. Mais C.A.R reste campé sur sa position : "je ne fais pas partie de ce groupe".

Au regard de l'insuffisance de preuves susceptibles d’incriminer C.A.R, et de ses nouvelles déclarations, le procureur préconise une requalification des faits : financement de terrorisme. "Même si on ne peut affirmer son appartenance au groupe, on ne peut pas ignorer qu'il était en train de faire du commerce qui profitait à des groupes armés", déclare-t-il, avec conviction.

Le procureur est ferme. Il requiert 10 ans d'emprisonnement et une amende de deux millions de francs CFA pour financement de terrorisme.

Finalement, après délibéré des juges, C.A.R est relaxé au bénéfice du doute. Il a passé près de 6 ans en prison avant le procès.

La Rédaction



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